Le feutre noir gambadait dans mes mains tandis que la feuille restait blanche, je ne voulais pas d'inspiration, je voulais de la verité. Comment dessine-t-on la verité? J'ai commencé par un arbre remplis de fleurs tout droit sortit du jardin d'éden. C'était beau, mais j'ai effacé, est ce que la beauté pourrait representer le vrai ? J'ai recommencé, cette fois ci plus concentrée que jamais, j'ai dessiné des nuages blancs, d'autres noirs en haut, en bas une mer sans vague, sans émotion, sur les côtés d'obscures falaises effrayantes, et derrière de beaux oiseaux blancs resprésentant la pureté. Je m'étais représentée la verité par un dessin plus ou moins réussit, si la verité ressemblait à un 'enfer' terrestre, qu'en était-il donc du mensonge?
Je le voyais comme une trahison : des portes fermés et des volets noirs, comme un projet inacompli, écoeurant en somme : je voyais un arbre totalement décomposé et des corbeaux dans le ciel. C'était pire que la verité, mais dans les jardins, des enfants riaient, c'était vrai, le mensonge rend heureux parfois les âmes naîves, mais ne consumme-t-il pas l'adolescent et l'adulte qu'il deviendra? Avait-on le droit de mentir comme l'on frode? De dire la verité quand elle est horrible?
